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"Dis moi dix mots" 2023

Les 10 mots de l'édition 2023 : Année-lumière, avant-jour, dare-dare, déjà-vu, hivernage, lambiner, plus-que-parfait, rythmer, synchrone, tic-tac

 

Année-lumière : METROLOGIE : « Unité astronomique de mesure de longueur correspondant à la distance parcourue par la lumière dans le vide en une année, soit env. 9,461.10* mètres, ou 0,307 parsec.

Avant-jour : Période du jour qui précède le lever du soleil.

Dare-dare: Promptement, en toute hâte

Déjà-vu: Trouble de la mémoire donnant au sujet l'impression soudaine et intense d'avoir déjà vécu dans le passé la situation présente. Ce qui n'est pas nouveau, ce qui est banal, sans originalité.

Hivernage : période d'activité ralentie durant la saison hivernale.

Lambiner : Agir avec une lenteur, une mollesse excessive, perdre son temps à des riens.

Plus-que-parfait: Temps composé du verbe servant à exprimer l'aspect accompli et l'antériorité d'une action passée par rapport à une autre action passée.

Rythmer: Donner un rythme, Marquer, souligner le rythme de (une phrase, un poème, un morceau de musique).

Synchrone : Qui se produit dans le même temps ou à des intervalles de temps égaux, ; qui a la même période, la même vitesse.

Tic-tac : Bruit sec et uniformément répété d'un mécanisme, surtout d'horlogerie.

 

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Découvrez les œuvres des participants

 

 

PLANETOLOGIE

C’était une planète située à des années-lumière de notre bonne vieille Terre.

Non loin d’elle, à des myriades de kilomètres, son étoile tanguait de façon synchrone dans l’espace sidéral. Elle rythmait le tournoiement de sa planète en clignotant de tous ses feux, les allumant et les éteignant avec régularité, tout comme le faisait le réverbère du Petit Prince.

Quel âge avait-elle ? s’interrogeaient avec curiosité les astro-physiciens. Ils l’avaient cernée un beau jour avec un énorme télescope et dénommée « Tic-tac », car elle tournait sur elle-même avec la régularité d’une horloge. Mais ils se sont vite aperçus qu’il fallait parler d’elle au plus-que-parfait, car elle avait été active il y avait déjà des milliards d’années, et l’on apercevait d’elle, aujourd’hui, qu’un résidu de sa gloire d’antan, l’un des mystères de notre univers…

Depuis que j’en avais entendu parler – mon intérêt pour l’astronomie datait de ma jeunesse – une impression de déjà-vu ne me quittait pas. L’avais-je côtoyée dans l’un de mes rêves ? Avais-je parcouru une revue telle que « Sciences et Technologie » qui parlait de sa découverte relativement récente ? En tout cas, je la trouvais tellement étrange que mon but ultime était d’aller lui rendre visite.
Je ne lambinerai plus et me promettais qu’après l’hivernage passé sous les tropiques, je filerai dare-dare au pays d’où s’envolent les fusées vers le cosmos.

Dès l’avant-jour du Jour J et frémissant d’impatience, je me préparais pour la grande aventure.
Danièle ELOM – PERRIER
Catégorie Adulte

 

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 J’ai reçu énormément d’amour de mes parents avant même d’arriver sur Terre.
Je finissais mon hivernage bien au chaud dans le ventre de ma mère,
Et à chaque instant de cet avant-jour je recevais des marques de tendresse :
Pleins de bisous, beaucoup de mots d’affection et de nombreuses caresses.
C’est le grand jour ! Nous sommes mi-mai, je sors dans des mouvements synchrones,
Pataud, je lambine un peu… Mes parents me disent : bienvenue petit bonhomme !
Depuis, ils m’ont élevé avec mon frère et ma sœur dans un amour désintéressé,
Je n’ai pas posé beaucoup de problème car j’étais un enfant plus-que-parfait…
Tic-tac, le temps passe, ma vie est rythmée de gentillesse et de bienveillance
Je ne m’en rends même pas compte mais ça y est, je sors déjà de l’adolescence.
J’entre dans la vie adulte, malgré le quotidien ayant un air de déjà-vu,
Je suis heureux, notamment grâce à tout cet amour que j’ai reçu.
Mais qu’ai-je fait moi ? est-ce que je leur ai montré que je les aimais ?
Faut-il que j’attende qu’ils partent au paradis à des années-lumière, puis regretter ?
Il faut dare-dare que je leur dise, et pourquoi pas à travers ce poème,
Même si je ne vous le dis pas souvent : papa, maman, je vous aime !

Aurélien DEGOSSE
Catégorie Adulte

 


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Rire, plaisanter, farcer, tel est son état d’esprit.
Faire rire, toujours et encore, c’est son métier et plus qu’un métier, une passion.
Quelques fois d’un humour décalé, quelques fois époustouflant, il réussit presque toujours à capter l’attention d’un public ébaubi et souvent médusé.
Tout cela au milieu de ce tintamarre que représente la musique et les applaudissements du public, sous le grand chapiteau du cirque.

Michel GOOSSENS
Catégorie Adulte 


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   Cela faisait plusieurs semaines que nous étions confinés dans ce baraquement de Sveagruva sur l’île du Spitzberg. Notre hivernage avait été plus long que prévu. Le reste de l’expédition avait été plus chanceux et avait pu prendre le large avant que la glace ne prenne. Si nous avions trouvé le moyen d’être synchrones avec les autres équipes scientifiques, nous aurions pu quitter à temps cet enfer de neige et de glace. Cependant comme nous étions spécialistes en glaciologie, il nous avait semblé opportun de prolonger le séjour de quelques jours alors que les climatologues avaient rassemblé assez de données pour rentrer au pays et les analyser tranquillement tout en fêtant noël avec leurs familles.

   Ces quelques jours d’écart avaient été déterminants. La mer avait gelé et il n’y avait plus moyen de partir, même avec le plus puissant des brises glaces. Aucun engin volant ne pouvait se poser avec le vent hurlant jour et nuit. Et comme à présent il faisait trop froid pour faire des sondages glaciaires, nous en étions réduits à écouter le tic-tac du métronome de Pedro. Pedro tuait le temps en nous faisant profiter de sa musique, ce qui égayait vaguement nos journées où l’on passait le plus clair de son temps à lambiner.
   
Dehors, un blizzard toujours plus puissant balayait les plaines et les vallées glaciaires. Le ressenti était autour de moins 50 degrés. Toute personne qui s’aventurait dehors n’avait qu’une envie : rentrer dare-dare se calfeutrer à l’intérieur de la station. Nos journées étaient rythmées par des repas assez spartiates, essentiellement des conserves embarquées au départ de l’expédition. Nous étions à des années-lumière du moindre marché ou magasin de fruits et légumes. Chacun prenait son mal en patience… 

   Mon compagnon de chambre avait eu la bonne idée d’emmener avec lui « A La Recherche du temps Perdu », lecture qui convenait bien à cette situation assez statique et nostalgique. Il nous faisait part de son admiration pour le style de l’auteur, notamment de son emploi très naturel du Plus-que-parfait. Ironie du sort car notre condition était plutôt plus qu’imparfaite, sans aucune subjectivité.
   
La lumière se faisait de plus en plus rare à mesure que nous arrivions vers la fin de l’année. L’avant-jour était vraiment interminable, et le jour lui-même n’était plus qu’une brève transition dans une nuit toujours plus épaisse et plus pesante.
   
Nous n’étions plus que 5 dans cette station. Compagnons d’infortunes cosmopolites, pas deux personnes ne parlaient la même langue, nos échanges verbaux s’effectuaient dans un anglais primaire et approximatif. Nous étions presque comme dans une station spatiale, à la différence près que nous pouvions renouveler l’oxygène plus facilement mais sans les avantages de la vue plongeante sur la planète et l’attention médiatique invraisemblable que l’on prêtait aux « héros » de l’espace. Nos expériences n’étaient pas moins importantes que les leurs. Cependant si les spationautes semblaient dans l’innovation permanente, nos maigres manipulations avaient un air de déjà-vu, rien pour fasciner les foules. Certains d’entre nous écriraient peut-être un livre et passeraient à la radio, c’est ce que l’on pouvait souhaiter de mieux.

Pascal BOUILLON
Catégorie Adulte

 

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En vers envers nous

Pour un être, une aire en ère, un univers...
Un espace à part entière sans frontière...
Des années-lumière me separent de toi...
Un coeur en hivernage se noie, s'apitoies...
Une main tendiit un carnet d'abord vide...
Sans lambiner davantage, l'avant-jour nous guide...
Conjuguées nos idées, nos infinités...
Liés par ces bouts de papier pour l’éternité…
Nous avions écrit, figés dans notre espace-temps…
Plus-que-parfait, en nos sentiments latents…
Nos mots battant la cadence de notre chœur…
Notre rédaction synchrone de nos cœurs…
Nous avons écrit, figés dans notre espace-temps…
Passé composé, en nos sentiments latents…
Déjà-vu… Recomposée personne dissipée…
Envolée… Mais de ces lettres enveloppée…
Le sang forme trait par trait nos vers…
Montrant tout ce qui est, notre corps est ouvert…
L’encre s’écoule dare-dare de nos aiguilles en rythme…
Tic-tac… En temps et en écrit un algorithme…

Corentin FERNAGUT
Catégorie Adulte

 

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TIC-TAC ENCHANTEUR

De retour d’estive, à l’approche de l’hivernage, il m’est difficile, loin de la quiétude des alpages, de sombrer promptement dans les bras de Morphée.

Seul le Tic-Tac de la vieille comtoise, qui ronronne au rythme synchrone de son balancier, réussit à m’entrainer au pays des songes où d’étonnantes échappées nocturnes me permettent de vivre mille vies extraordinaires.

Tenez, cette nuit par exemple, moi qui n’ai jamais fait de solfège, je me suis métamorphosée en compositrice bienfaitrice d’une cohorte de notes égarées.

Tout a commencé lorsque, fatiguée de lambiner sans but, je décidai de pousser la porte de la salle de répétition de l’école de musique d’Annecy le Vieux.

Sitôt entrée, j’y fus accueille par une volubile clé de sol.

- Bienvenue gente dame au royaume des notes en détresse !

- En détresse, pourquoi donc ?

- Eh bien parce que, cet après-midi, un musicien excédé à force de jouer à contretemps a, de rage, arraché plusieurs pages au livret d’une pièce musicale UNIQUE qui venait de nous être confiée pour le concert de demain. Ce geste d’humeur a envoyé valdinguer, dans un mélimélo inextricable, toutes les notes de la partition. Le choc fut si rude qu’elles ne parviennent plus à retrouver leur place.

Chaque tentative les renvoient au déjà-vu ou plutôt devrais-je dire au déjà entendu, ou les transportent à des années-lumière de l’œuvre UNIQUE. Elles s’échinent depuis des heures à essayer de rétablir la situation et sont si épuisées qu’elles n’arrivent même plus à rythmer le tempo nécessaire à la renaissance de l’accord plus-que-parfait.

Aidez-les, je vous en conjure, à retrouver leur place avant que les premières lueurs de l’aube, juste avant-jour, ne parsèment la nuit d’encre des stries blanchâtres annonciatrices de l’aube car, après, il sera trop tard.

Touchée par cette supplique, je me mis dare-dare en quête des feuilles déchirées. Une fois retrouvées, j’y passai la mine d’un crayon à papier. Cette astuce me permit, une fois l’écriture musicale mise en relief, de guider à leur bonne place toutes les pauvres égarées en détresse.

Les notes reconnaissantes me gratifièrent du titre de cheffe compositrice et m’invitèrent à assister à la générale de l’œuvre musicale retrouvée.

Mais… Alors que je m’installais confortablement … Le tic-tac de la vieille comtoise que j’avais oublié de remonter s’arrêta ; laissant place à un assourdissant silence qui rompit le charme de cette fabuleuse escapade nocturne.

Martine GOOSSENS
Catégorie Adulte

 

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Speech pour un Pitch

Il faut que je parte de bonne heure, ce matin.
Il est vrai que le réveil avant-jour, a été un peu difficile, mais cela n’est pas bien important, je dirai même que c’est du déjà-vu. Depuis le temps que je fais ça, je commence à en avoir l’habitude.
Bon, aller, il suffit maintenant de se préparer dare-dare, ce n’est plus le moment de lambiner, parce-que là où on va ce matin, est à une année-lumière de là où on habite.
Je dis on, car vous l’avez deviné, je ne suis pas toute seule. Mon partenaire me suit dans tous mes déplacements, je dirai même qu’il me précède.
Nous formons tous les deux une super équipe ! Ça fait déjà plusieurs saisons que nous sommes ensemble et je dois dire que ce tandem est maintenant plus-que-parfait. Notre petite équipe n’a pas le temps de s’ennuyer. Au sortir de l’hivernage nous avons déjà un programme qui nous permet de rythmer notre saison à venir.
Espérons que les années passant, nous serons toujours synchrones et que mon partenaire saura encore me taper avec autant de précision que par le passé. C’est un risque à ne pas négliger, car le temps passe et le tic-tac de l’horloge résonne pour nous comme pour tout le monde. Même si le parcours a toujours dix-huit trous, avec l’âge, il parait de plus en plus long.
Mais, au fait, c’est vrai, je ne me suis pas présentée, savez-vous qui je suis ?
Je suis la petite balle de golf, celle que vous pouvez voir sur le green, celle que vous pouvez suivre dans les airs, celle qu’il faut frapper avec précision, celle qui précède ou suit partout son partenaire.
Alors, à bientôt sur le green. Profitez de chaque moment et bonne saison.

Michel GOOSSENS
Catégorie Adulte

 

 

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Dernière ligne droite

Avant-jour. Encore la nuit, mais plus pour longtemps. Il doit me rester une heure devant moi pour être prêt. Tic-tac, tic-tac, il ne faut pas lambiner car c'est aujourd'hui ou jamais. Je suis en retard, et depuis trop longtemps. Certains diraient que je ne suis pas si mal placé, mais seule la première place a de l'intérêt. Qu'importe si je finis à 3 mètres ou à des années-lumière du premier, être deuxième ou dernier, cela ne change rien: tu as perdu. Tout cela a un air de déjà-vu, j'ai été dans cette même situation plusieurs fois ces derniers mois, et j'ai toujours ce retard, mais il s'agit cette fois de la dernière course. Il me faut sortir ma réussite de l'hivernage où elle se trouve, forcer le destin. Il s'agira d'être synchrone avec les mécanos lors des arrêts au stand, de filer ensuite dare-dare mais de rester clair, concentré, déterminé.

Bref, d'être plus-que-parfait; de ne pas rester dans un passé imparfait mais de viser un avenir victorieux. Juste la ligne d'arrivée et moi, et les autres derrière.
Le jour se lève. J'entends mon cœur battre en rythme, calmement. Tant mieux. Je suis prêt. Lui aussi, je n'en doute pas. Il est là, juste devant moi, comme au classement du championnat. Mais il sera deuxième si je remporte cette ultime course. Il sera donc deuxième. Et les autres à la suite. Je plisse les yeux. Le soleil sort de derrière la colline : le signal du départ. Le commissaire de course s'avance vers la piste... et abaisse son drapeau. Je démarre en trombe... vers la victoire. Cela ne fait aucun doute.

Christophe SAILLER
Catégorie Adulte

 

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La fin d’un temps

C’est un avant-jour ensoleillé
On pourrait presque le comparer à l’été
Les fleurs ont beau être dare-dare
Je suis éblouie à la lueur d’un phare
Tous les navires sont à l’hivernage
Comment pourrais-je à mon grand âge
Rythmer ma vie sans étouffer
Je la conjugue au plus-que-parfait
Malheureusement le temps ne lambine pas
C’est là qu’une année-lumière se finira
Tic-tac répète l’horloge de la vie
Synchrone avec le son de ma dernière décennie
Un déjà-vu quand je me tourne vers les cieux
Il est temps pour moi de vous dire adieu

Angélique LEMAGNY
Catégorie Adulte

 

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Donne-moi du temps à tous nos maux

Des échanges, une photo, comme un air de déjà-vu.
Une date arrêtée : tic-tac tic-tac..
Une irrépressible envie, pour toi, d’être plus que parfait.
Sortir de cet hivernage dans lequel depuis tant d’années je me complais.
Hier encore, alors que dans un confort certain je me prélassais,
Il n’est plus temps maintenant de lambiner !
Dare-dare je m’active,
La musique va rythmer, cadencer ma préparation !
Nous ne sommes plus à des années-lumière,
Nous ne sommes plus même à l’avant jour d’une rencontre,
Qui à jamais je l’espère va nous marquer.
Serons-nous synchrones, en phase ?
Le temps a passé,
Les mots sont là,
Des maux sont là...
Mais c’est toujours ensemble,
Que de la rue de Malabry à celle du Carreau transitées,
Allée des Jardins nous nous sommes posés.
Robinson au fil du temps nous a guidés,
Mille mercis Ô Plessis !

Joël WITKOWSKI
Catégorie Adulte 

 


 


  

MAMAN JE N’AI PAS LE TEMPS !!!

Emile et Laura promènent leur chien Patapouf, soudain la cloche de l’église sonne. Il est 18h.

- Vite il faut rentrer, maman nous a dit de rentrer à 17h30, dit Emile.

Leur mère a mis un chronomètre. On l’entend qui fait tic-tac.

Ils arrivent à la maison.

Maman leur dit :

- LES ENFANTS JE VOUS AI DEJA DIT DE NE PAS ARRIVER EN RETARD ! VOUS M’AVEZ FAIT PEUR ! hurla maman. Bon, on va goûter.
- Oh non je devais aller voir Esteban à la Maison des Arts, crie laura !

-Vas-y mais fais attention en traversant la route. D’accord ma choupinette ?

- Oui maman !

Alors, Laura arrive à la Maison des Arts en même temps qu’Esteban.

-On est arrivé synchrone ! dit Esteban. J’ai fait un rendez-vous devant la Maison des Arts parce que je t’invite à voir Chalie Pins. C’est le groupe qui fait du rock.

Heureuse, Laura avec amour et tendresse accepte.

-Waouh, c’est rythmé dis donc !

-Ouais, t’as vu ça !

Un peu plus tard, ils rentrent à la maison, chacun de leur côté.

-Maman, maman ! Esteban m’a invitée à voir Chalie Pins, dit Laura des étoiles plein les yeux.

-Et bien dis donc, tu en as de la chance ma puce ! Allez, file te coucher.

LALIE ROUEL
10 ans


 


 

 


 Un monde sous marin

On dit que la mer est le berceau de la vie….

A des années lumières d’aujourd’hui, l’eau a permis l’évolution d’organismes qui après avoir lambiné des millions d’années, se sont dit qu’il fallait dare dare évoluer ! Il faut dire que les tempêtes et les ouragans qui balayaient notre planète n’ont pas favorisé cette montée en puissance de la vie, en hivernage pour se préserver. Tic tac…. Le souffle des marées est seul à rythmer cette force en mouvement. Pas d’impression de déjà vu, la mer est pionnière dans cette expérience. Dans cet avant-jour de l’Humanité, la création doit être plus que parfaite. Les erreurs s’éliminent d’elles-mêmes… Pas de syndrome de l’imposteur… Il n’y a pas de précédent. L’œuvre sera parfaite ou ne sera pas !

Catherine FAGUETTE
Catégorie Adulte

 


 


 

 C’est décidé, je prends du temps pour moi !

Jour 1 : Je me lève dare-dare. Ma motivation est au top ! Fin de la période d’hivernage, il est grand temps de reprendre le sport ! C’est parti pour un programme de remise en forme sur sept jours. J’enfile mes baskets et je sors. Le fond de l’air est frais mais la lumière de ce mois de mars est magnifique. Personne dans les rues, tout juste les chats qui se régalent des miettes restantes du marché d’hier. Je me sens vivante. Mes poumons se gargarisent de cet air pur qui vient décrasser ma carcasse restée emmitouflée tout l’hiver, à l’abri de ce dehors menaçant que j’adoube aujourd’hui.

Jour 2 : Aïe, mes cuisses… Le saut du lit est un peu lourd ce matin. Mais pas question de se ramollir ! Je prends mes écouteurs et me voilà repartie sur l’asphalte, à courir le monde et ses possibles. J’essaie de rythmer mes pas sur la musique qui m’accompagne. Allez, « stayin’ Alive », on accélère ! Petites foulées sur « famille » et on déroule tranquillement sur « sublime et silence »…

Jour 3 : L’heure du réveil et ma volonté ne sont pas synchrones… Ne serait-il pas préférable de faire une pause après deux jours ? Je ne comprends pas comment ces programmes d’entraînement sont conçus. Qui peut se remettre au sport tous les jours sans repos après une période d’inactivité de plusieurs mois ? Je me lève mais je vois bien que l’énergie n’y est pas. Stop. Arrête de lambiner ! Le troisième jour est toujours le plus difficile. Une fois passé, le reste sera d’une facilité déconcertante !

Jour 4 : Et ben voilà, j’avais raison ! Légère comme une plume, je saute du lit avec entrain. Les trois prochains jours seront une véritable partie de plaisir. Me voilà prête à en découdre avec les kilomètres. Un regard vers le ciel et là….La lumière de l’avant-jour vient légèrement teinter d’angoisse ma bonne humeur matinale. Il y a fort à parier que la pluie soit de la partie ce matin. Au diable les frisottis, rien de m’arrêtera aujourd’hui !

Jour 5 : Atchoum ! Et voilà à courir sous la pluie à l’aube, il ne faut pas s’étonner de prendre froid ! Il n’est clairement pas raisonnable de sortir ce matin. Je reste au chaud, je me repose et demain, je fais une demi-heure de plus. Après tout, le sport ne doit pas devenir dangereux pour la santé non plus. Et puis, ce n’est pas parce que je rate une séance que je perdrais le bénéfice des jours précédents. Non, vraiment, je crois qu’il vaut mieux être raisonnable ce matin.

Jour 6
: Le tic-tac du réveil me rend dingue… Voilà douze minutes que la sonnerie a retenti et voilà douze minutes que je l’entends me sermonner : tic- allez, debout, tac- tu traînes encore au lit, tic- ce n’est pas comme ça que tu atteindras ton objectif, tac- tu es à des années-lumière de ta silhouette de rêve, tic- moi je dis ça, je dis rien ! tac Arghhhh ! Il va finir à la poubelle ce machin !!!! Je préfère encore conjuguer le verbe geindre au plus-que-parfait que de sortir du lit !

Jour 7 : Bon… bilan de cette semaine de remise en forme mi-figue, mi-raisin ! Mais surtout, une étrange impression de déjà-vu ! J’ai le sentiment d’avoir déjà vécu ça l’année dernière…peut-être même celle d’avant…et encore avant…

Stephanie LEBRE
Catégorie Adulte

 

 


 

Tel un bateau en cale, cloitré en hivernage,
Je brise mes entraves et romps tous mes cordages.
Un homme entrevu, et déjà, je l’adore.
Avant-jour, je l’attends. Ma passion me dévore.
Dare-dare je le poursuis, à son rythme, jour et nuit.
Je ne lambine pas et jamais ne m’ennuie.
Je l’épie et le traque, constamment le surveille.
Synchrones dans ses pas et toujours en éveil.
Pour mon plus que parfait, je deviendrai Juliette.
Ainsi mon Roméo me contera fleurette.

Et puis un matin gris, l’inconnu, j’ai honni,
A des années- lumière de toutes mes envies.
Un air de déjà-vu, un mépris, un dédain.
Tic- tac, assassiné, j’ai tué cet importun.

Sylvie PIERRE
Catégorie adulte

 

 

 

Vengeance. Liberté.

Elle courait aussi vite que le vent froid qui tourbillonnait autour d’elle. Tic-tac. Cours. Tic-tac. Elle arpentait les toits enneigés, pentus et glissants. Tic-tac. Elle entendait les voitures de flics approcher suite à l’alarme qui venait de sonner. Tic-tac. Elle était synchrone avec la tempête qui s’élevait tout autour. Vite. Accélère. Cours dare-dare. 32 secondes, c’est tout ce qu’elle avait eu besoin pour remplir son sac avant que ces salauds de gardes ne s’en rendent comptent et se jettent à sa poursuite. Tic-tac. Elle avait sauté sur le toit glissant de la serre où les riches mettaient en hivernage leurs plantes. Chez elle, c’était tellement sale, mal rangé… qu’elle ne rentrait seulement que pour se blottir au coin de la cheminée, pour se prémunir du froid. Tic-tac. Concentres toi. Tu tombes, tu meurs ! Cette idée la fit automatiquement sortir de ses pensées qui étaient à des années lumières de la réalité. Tic-tac. Pourquoi avait-elle dit oui à cette mission suicide ? Tic-tac. Puis elle sourit sans savoir pourquoi, ses pieds tapaient le sol, rythmant ses pensées. Bientôt le monde lui appartiendrait. Tic-tac. La richesse coulerait à flot entre ses mains tels Crésus, bientôt elle ne serait dépendante ni de ses parents ni de personne. Et ce ne serait qu’un avant-jour de la liberté qu’allait lui offrir cette richesse. Tic-tac. Arrête de lambiner telle une enfant ! Elle sauta du toit, c’est bon elle y était, elle avait… Oh non… Les flics… La sirène résonna et elle poussa un long soupir.
-Une odeur de déjà-vu n’est-ce pas ? Surgit une voix provenant de derrière elle. J’ai insisté pour m’occuper de vous particulièrement, comme la première fois où je vous ai arrêtée, vous vous souvenez ?
Evidemment qu’elle s’en souvenait, il avait tué sa femme lors d’un cambriolage. Elle plongea sa main dans sa poche, toucha le métal froid et satisfaisant, le métal qui la fit sourire, d’un sourire plus-que-parfait, d’un sourire presque démoniaque. Elle sortit l’objet et le pointa sur l’homme. Vengeance. Liberté. Elle appuya sur la gâchette et l’homme tomba raide. Le jeu était fini ou, plutôt, venait-il de commencer.

Juliette Sailler
14 ans

 

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Parmi mes souvenirs d’enfance, je me remémore encore cette pièce emblématique de l’horlogerie, qui, tout à la fois me fascinait et m’intriguait.

Mine de rien, elle se faisait la part belle dans un angle du salon de la maison familiale, depuis que mes parents l’avaient dénichée après une longue période d’hivernage dans un vieux corps de ferme franc-comtois, où elle avait assurément rythmé la vie d’anciennes générations.

Elle attendait là, telle une princesse endormie d’être réveillée dare-dare !

Cette comtoise paysanne surmontée de son chapeau droit contenant un cadran plat émaillé blanc, aux aiguilles laitonnées et ciselées, doté de chiffres romains, en imposait de par son panneau inférieur découpé laissant apparaître un long balancier lentille.

D’un seul tenant, c’était un véritable monument pour mes yeux de petite fille !

Cette horloge traditionnelle à des années-lumière de nos montres connectées d’aujourd’hui avait un charme fou.

Pas du déjà-vu comme tous ces objets qui, entre autres fonctions, indiquent le temps qui passe de façon pragmatique.

Je ne pouvais expliquer pourquoi cette merveille m’hypnotisait au point tel que je me surprenais à lambiner face à elle durant de longues minutes…

Etait-ce dû à ce long balancier lentille tout rond et mordoré, oscillant de gauche et droite qui avait la magie de me faire imaginer un lever de soleil juste après l’avant-jour ?

Ou peut-être ce tic-tac lent et régulier presque synchrone avec les battements de mon cœur ?

Mais aussi, cette succession mélodieuse de notes se déclenchant lorsque les aiguilles s’alignaient sur le XII.

Je ne sais toujours pas…

En fait, si. Je sais !

C’est la nostalgie de mon enfance heureuse et insouciante relatée au plus-que-parfait et à l’imparfait, que je désirerais au plus profond de moi narrer encore au présent.

Sophie DEGORRE-ALOZY
Catégorie adulte

 

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Vite ! Sortir dès l’avant-jour pour profiter sans lambiner du printemps enfin revenu.

Cette pensée avait surgi dès son réveil à l’esprit de Monsieur Lapin. Il avait hâte de laisser à nouveau les tendres rayons du soleil de mars rythmer ses journées et réchauffer son pelage terni par les mois d’hivernage forcé. En un tour de pattes il était debout, habillé, prêt à partir en balade le nez au vent.

Il avait à peine parcouru quelques mètres que soudain, au détour d’un chemin, une jeune fille blonde apparut devant lui l’arrêtant net dans sa course. Il ressentit immédiatement une impression de déjà-vu.

Il fouilla dans sa mémoire pour retrouver plus de détails sur ce souvenir un peu confus et troublant.

Soudain la réponse apparut comme un éclair. Alice ! Elle s’appelle Alice, mais quand je l’ai vue la première fois, elle était toute petite, à peu près de ma taille. Nous avons vécu tant d’aventures ensemble ! La méchante reine, les tea-time délirants, les parties de croquet. C’est incroyable de la retrouver ici aujourd’hui !

Il la salua d’une courbette mais sans oser lui parler, ni évoquer leur première rencontre au plus-que-parfait. Cette différence de taille lui donnait à penser qu’elle risquait d’être effrayée par un lapin qui parle. Et puis il n’avait pas le temps, le tic-tac de sa montre à gousset le rappelait à l’ordre. Il avait rendez-vous avec le chapelier et ne pouvait pas se permettre d’être en retard. Le modiste fantasque ne tolérait aucun bouleversement dans son agenda, il fallait impérativement être synchrone.

Or sans être à des années-lumière, la ville était tout de même à une petite heure de son terrier.

Il s’inclina encore une fois devant Alice qui semblait être statufiée par cet événement improbable, et fila dare-dare vers la boutique de couvre-chefs. Il ne manquerait pas bien entendu de conter cette rencontre au chapelier qui aurait peut-être une explication à lui suggérer. Son esprit vif et original était bien souvent d’une grande aide pour démêler les mystères.

Isabelle LUCAS
Catégorie adulte

 

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La Ronde du Temps !

À tourner d’un bon pas,
Le Temps n’oublie pas !
La nuit…
Puis l’avant-jour,
Ponctuel et sans détour,
Perce sans bruit, éclôt toujours.

Sans crier gare,
Oui, le temps passe !
Fuyant dare-dare…
La nuit s’efface.

Voici le jour…
Tic-tac, à le rythmer,
L’aiguille court
Sans lambiner.

L’après-midi…
D’un coup bondit !
Sans hivernage, le soleil brille,
Oh ! sans un nuage, enfin scintille.

Le soir descend…
La lune s’éveille,
Pâle, s’élève
Au soleil couchant.
Au milieu des étoiles,
L’astre blanc…
À la nuit se dévoile,
Il miroite à présent.

Serait-ce un déjà-vu ?
Après la nuit… le jour
Revient sans imprévu
Car le soleil accourt…

Le jour… la nuit qui le suit,
Ont-ils l’air bien synchrone ?
Le jour à nouveau s’enfuit
Quand la nuit le détrône !

Nul arrêt ne se fait,
En ronde et en cadence,
Vers un plus-que-parfait,
L’heure tourne, elle avance…

Passager est le temps !
À des années-lumière,
Le futur, le présent…
Au passé sont hier !

Ane de st Martin
Catégorie adulte

 

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Dis moi 10 mots…que de maux

Cette édition 2023 de « dis-moi dix mots », c’est vraiment du déjà-vu.

Nous sommes à une année lumière de la création de l’édition originale.

Dix mots, d’accord mais, entre nous il ne faut pas lambiner, je dirai même plus, il faut y aller dare-dare.

En essayant d’atteindre le plus que parfait, ne sommes-nous pas dans l’imparfait, à moins que ce ne soit notre futur. Futur qui, dans quelques temps, sera du passé, passé pas si simple que ça, d’ailleurs.

Il faudra bien se lever avant jour, rythmer ou cadencer tous nos appareils modernes, synchrones avec l’horloge atomique de Besançon, qui égrène le temps par ses tic-tac réguliers, afin d’être prêts et surtout rester dans les délais pour participer au défi.
Enfin, nous aurons réussi, après cette période d’hivernage, à aligner 171 mots, parmi lesquels nos dix mots.
Dix mots ? dix mots ! d’ailleurs, j’aurai bien 2 mots à lui dire, à celui qui … mais ceci est une autre histoire.

Michel GOOSSENS

Catégorie Adulte

 

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JOUER AVEC LES MOTS

Voulez-vous jouer avec moi au jeu des mots ?
Je veux bien essayer si vous m’en expliquez les règles.
Le jeu consiste à trouver le plus possible de phrases commençant alternativement par un mot ou son contraire.
Cela risque de prendre beaucoup de temps et la soirée est déjà bien avancée !
Certes, je vous propose donc, pour que ce galop d’essai ne nous tienne pas éveillées
jusqu’avant-jour, de limiter l’exercice aux mots du défi DIS MOI DIX MOTS de l’édition 2023.
D’accord, je relève le défi !
Euh …
- Déjà-vu le lièvre qui, à force de lambiner avant de reprendre dare-dare sa course, arrive après la tortue.
- Inconnue la distance exacte qui nous sépare de l’année-lumière.
Et …
- Déjà-vu les trains qui se croisent synchrones, même si cette affirmation est mise à mal par des décalages chroniques ces dernières semaines…
- Inconnu pour le bateau bercé par le tic-tac régulier de sa chaine d’amarrage, le nombre de milles marins qu’il aura à parcourir pour rejoindre son nouveau lieu d’hivernage.
J’avance, il ne m’en manque plus que deux…
- Déjà-vu le métronome qui aide à rythmer le tempo lorsque nous apprenons la musique.
- Inconnues ou plutôt oubliées, je l’avoue, les règles de conjugaison du plus-que parfait.
Ouf je les tiens !
Amusant mais fort décousu ce premier jet et, bien qu’à des années-lumière de l’art des grands auteurs, je vous l’assure ‘’Foi d’animal’’ je recommencerai !
En attendant mieux, allons nous reposer. Bonne nuit. A demain.

Martine GOOSSENS
Catégorie Adulte

 

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Avant-jour du cataclysme tout était plus que parfait dans le monde de l’ourson. Il pouvait lambiner à loisir et même se lancer dans l’hivernage. Tout était du déjà vu ! On était à des années lumières d’imaginer ce qui allait se produire.

Mais depuis l’évènement fatidique : tic-tac ! aussitôt éveillé, il fallait qu’il adopte dare-dare un rythme endiablé et qu’il soit synchrone avec la cadence générale : c’était épuisant !

Anne-Marie VIVENT
Catégorie Adulte

 

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A quelques années lumières des nouvelles technologies, je préfère rester en hivernage, vivre au rythme du tictac de ma vieille horloge et utiliser parfois le plus-que-parfait plutôt que l’écriture inclusive. Très peu pour moi de courir bras-ouverts vers l’avant jour (et peut-être aussi le dernier) des fausses nouvelles à mourir de rire (exemple : la terre est-elle plate ? personne n’a marché sur la lune ? le Tween Towers se sont écroulées d’elles-mêmes ?).

Je préfère lambiner en regardant venir dare-dare le printemps. Bien synchrone avec mon raisonnement. J’évite les réseaux sociaux des cas sociaux où règnent le déjà-vu de l’anonymat (à une certaine époque on assimilait ça aux corbeaux et aux vautours).
Mais ce n’était qu’un rêve, nul ne peut s’opposer au progrès technologique et à l’évolution du monde et puis c’est tellement pratique….

Robert LAURENT
Catégorie Adulte

 

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L'AMOUR N'EST-IL QU'UN SOUVENIR ?

Romane et Marius auraient donné leur vie pour transformer ces trois nuits en années-lumière. Trois jours auparavant, ces esprits vagabonds s'étaient rencontrés sur les docks de Liverpool, alors que les bateaux partaient à l'hivernage. Hélas, l'étudiante de dix-neuf ans aux cheveux couleur de blé et le mousse musclé de vingt-deux ans ne profiteraient guère de la longue période de sommeil de leur navire respectif. Romane repartirait vers les côtes normandes, alors que Marius embarquerait pour une plus longue traversée, vers les Etats-Unis.

Leurs mains ne s'étaient presque pas déliées depuis que leur regard s'était croisé. Trois jours et trois nuits seulement rythmés par le doux murmure de leurs baisers. Conscients du tic-tac permanent qui régissait leur vie sentimentale de port en port, les amants s'étaient laissés aller dare-dare à l'extase du corps-à-corps, réservant le temps des confidences aux petits matins sucrés. Leurs paires d'yeux ressemblaient à de la joaillerie fine, turquoise pour Marius, émeraude pour Romane.

Aux premiers instants de l'avant-jour, l'apprenti marin et l'étudiante en année de césure avaient rendez-vous avec le chagrin.

- Cette troisième nuit était la plus fiévreuse de toute ma vie, sourit la romantique Romane, en caressant la joue de son amant évanescent.

Du "plus que parfait" au Plus-que-parfait...

Le temps des soupirs et des étreintes clandestines dans les luxueuses cabines des bateaux désertés était désormais révolu. C'était l'heure des adieux. Des promesses intenablesdistillées comme de sincères mensonges. Un goût amer de déjà-vu pour Marius, déjà tombé amoureux deux fois lors de l'année qui venait de s'écouler, sur le port du Havre puis celui de Valence, en Espagne.

La montre de Romane affichait 6h06, fichue heure-miroir qui lui rappelait qu'elle était déjà en retard. Les premiers passagers de son ferry embarqueraient dans dix minutes, et si elle ne montait pas avant eux pour les accueillir, elle risquait de se faire renvoyer. Elle imaginait déjà les remontrances du tempêtueux chef d'équipage : "Romane ! Cesse de lambiner, empotée !"

Alors, la jeune fille enlaça une dernière fois le marin et courut le plus vite possible sur le port, manquant de trébucher à deux reprises sur des canettes de bière laissées négligemment sur le sol par les supporters du club de foot de la ville, en ce lendemain de derby.

Marius avait encore deux heures à tuer. Les pupilles embuées de larmes, il fredonnait vaguement les paroles d'une chanson sentimentale entendue la veille au pub. Dans son souvenir, le chanteur assurait à sa fiancée qu'il était tant fou d'elle qu'il l'aimerait "huit jours par semaine". Il trouvait ça beau parce que c'était absurde, et l'avait confié à Romane, en sifflant d'innombrables pintes d'un épouvantable cidre anglais.

- Que restera-t-il de nous ? avait demandé le jeune homme.

- Des souvenirs...

- Rien de plus ?

- L'amour n'est qu'un souvenir...

Dans les jours, les semaines, les mois et les années qui suivirent, le marin repensa souvent à cette terrible conclusion. "Ma vie n'est-elle qu'un fugace souvenir qui s'évapore au gré des océans ?" Marius n'avait jamais songé à changer de métier et ne s'était jamais marié. Parfois, il se demandait si Romane partageait, l'espace de quelques secondes, le souvenir synchrone de leurs trois nuits de passion.

Alors âgé de trente-huit ans, le tout-nouveau capitaine Marius Beaufort étrenna ses nouveaux galons lors d'un trajet reliant Calais à Liverpool. Quelques minutes après avoir accosté, le marin solitaire huma l'air du Nord-ouest de l'Angleterre et entreprit quelques pas sur le quai.

Ses yeux fatigués lui donnaient l'illusion de revoir sa douce Romane à l'endroit même où leurs lèvres avaient partagé leur miel pour la première fois.

Et si ce n'était pas un mirage ?

Marius rougissait ses paupières à force de les frotter. Romane n'avait pas changé. Toujours aussi jeune, belle et pétillante. Elle se tenait là, sur le quai, en face de lui.

Interdit, le marin recula d'un pas et se heurta à une autre femme, tapie dans son dos. Son visage était légérement froissé par le temps mais il le reconnut aussitôt.

- Tu vois, Marius, il nous reste beaucoup plus que des souvenirs.

Le capitaine Beaufort dévisagea les deux femmes et comprit aussitôt. Les nuits de Liverpool n'avaient pas été infécondes.

Thibaut GEFFROTIN
Catégorie Adulte

 

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Le temps est un atout

Dès l’avant-jour de notre amour il nous était apparu que prendre le temps s’imposait…

Même si nous fûmes dare-dare piqués l’un de l’autre, langoureusement lambiner fut et demeure notre plaisir…

Une année-lumière éclaire désormais de sa douce lueur notre rencontre ; pas une seconde où se fisse entendre un quelconque tic-tac…

Sans très bien savoir par quoi cet amour est rythmé, toujours ce sentiment plus que parfait d’être synchrone…

Bien sûr quelque décalages pour renvoyer les « déjà-vus » à l’hivernage et d’un grand éclat de rire conjuguer notre amour à tous les temps !

Julien LUSTEAU
Catégorie Adulte

 

 

 Bravo et merci à toutes et tous pour votre participation !

A l’année prochaine.

L’équipe de la Médiathèque